Les clés du bien être au travail selon Gaël Chatelain-Berry

Les clés du bien être au travail selon Gaël Chatelain-Berry 

20 métiers, 11 entreprises, 4 livres publiés, deux à venir, 120 conférences par an, des podcasts Happy Work sur le bien-être au travail… Le moins que l’on puisse dire c’est que Gaël Chatelain-Berry a une rubrique expérience bien remplie sur son profil Linkedin !

Membre du comité exécutif & directeur des contenus à l’INA, Vice-président chez Iconcerts, Gaël Chatelain-Berry a également travaillé pour de grands groupes comme Canal plus, TF1, NRJ…

Comment Gaël Chatelain-Berry en est-il venu à s’intéresser au bien-être au travail ?

Après sa dernière expérience en entreprise, Gaël Chatelain-Berry décide de ne plus travailler en entreprise “J’ai réalisé que si c’était quelque chose d’évident et de naturel pour moi toutes ces questions de bienveillance, de bien-être et cie, mais c’était loin de l’être pour tout le monde. Je trouve que l’on est dans un pays où l’on a tout pour être heureux et où l’on a tout pour avoir une vie professionnelle et personnelle topissime, on est très protégé par l’Etat par rapport à la moyenne mondiale et pour autant nous avons un niveau de souffrance au travail classé dans le top 2 mondial selon tous les critères. “

Gaël Chatelain-Berry décide d’apporter sa pierre à l’édifice et porte son message à travers des podcasts, des livres et des conférences. Il diffuse également ses messages sur son compte Linkedin où il réunit une belle communauté avec à ce jour un peu plus de 240 000 abonnés.

Bien-être au travail : les entreprises ont tout à y gagner

Pour Gaël Chatelain-Berry, il faut avant tout que les entreprises prennent conscience que le bien-être au travail est un levier pour elles.Entre l’absentéisme qui coûte 108 milliards par an et les burnouts, il y a un intérêt économique pour l’entreprise à investir dans le bien-être.

Pour lui, cette question n’est pas une histoire de mode qui arrive de nulle part. “Adam Smith, le premier théoricien du capitalisme au 18ème siècle parlait déjà de cela ! Il expliquait dans l’un de ses livres, que les patrons devaient payer la santé de leurs ouvriers, pour que comme cela ils soient plus efficaces !

Depuis le mouvement de la grande démission, les entreprises changent leur regard sur le bien-être au travail

Pourquoi les entreprises françaises ont-elles fait l’impasse sur le bien-être au travail ? Pour Gaël Chatelain-Berry, la France est un des rares pays à avoir connu le chômage de masse ! À  cette période, les entreprises avaient un accès facile à la main-d’œuvre et portaient peu, voire pas, d’intérêt au bien-être des salariés.

Je fais partie de la génération qui a entendu cette phrase atroce “non mais si tu n’es pas content il y en a 10 qui veulent ton boulot !”

Pour lui, depuis le mouvement de la grande démission, les entreprises commencent  à s’intéresser au bien-être, à la qualité du management et cela depuis deux ans. “Oui, il y a eu l’impact de la pandémie mais aussi l’impact énorme de la baisse du chômage ! Avec un marché de l’emploi dynamique, les personnes qui ne sont pas épanouies dans le travail ont désormais la possibilité de le quitter pour en changer . Et aujourd’hui, de plus en plus de managers entendent cette phrase “Non mais si tu me reparles encore une fois comme ça, il y en a 10 qui veulent me recruter !””

Comme il nous l’explique, les paradigmes ont changé et aujourd’hui il y a un effet de balancier qui est en faveur des salariés. “Il y a un mouvement qui fait que le salarié se dit pourquoi je supporterais encore cela alors que j’ai le choix !”

Pour Gaël, démissionner fait partie de la vie d’un salarié, la loyauté vis-à-vis d’une entreprise à une limite. Mais en France on a ce gros défaut de réagir aux crises plutôt que d’anticiper ! La correction est donc sévère pour les entreprises. Certaines ont perdu 25% de leurs salariés en moins de 6 mois et sont obligées de refuser des contrats.

Gaël a quitté le monde de l’entreprise est dit être dans un “Bonheur absolu !

Le télétravail ce n’est pas un cadeau pour les salariés !

Pour Gaël, tout part d’un constat : toutes les études montrent qu’en télétravail, les salariés sont plus productifs !

Les entreprises n’ont toujours pas compris que le télétravail ce n’est pas un cadeau et que cela va devenir petit à petit le mode prioritaire.  Il ne faut pas faire des accords de télétravail mais des accords de présentiel. Ça devrait être aux salariés de choisir !” 

Le chroniqueur s’est donné une mission à travers ses podcasts, celle de dire aux salariés: “On n’a pas le droit de souffrir au travail aujourd’hui !”

Les clés du bien-être au travail selon Gaël Chatelain-Berry

Gaël lutte contre  le concept de bonheur au travail qui est selon lui “une injonction juste horrible !” La première étape est selon lui, de faire en sorte que les salariés ne souffrent pas :  “Il faut faire en sorte que l’on ne souffre pas, ensuite oui l’épanouissement pourquoi pas. Mais c’est dans un deuxième temps. On est déjà très loin du basique, juste ne pas souffrir !

Pour arriver à ne pas souffrir au travail, deux grands points sont indispensables : 

  • Il faudrait reconnaître le burn out comme maladie professionnelle : “ Si on regarde les chiffres, entre 10 et 12% des salariés ont ou vont faire un burn out. À l’heure où je vous parle, 2,5 millions de salariés sont en burnout sévère et moi je lutte pour que le burn out soit reconnu comme maladie professionnelle. Le reconnaître coûterait tellement cher aux entreprises alors qu’elles sont responsables !” De son point de vue, reconnaître le burn out comme maladie professionnelle toucherait le portefeuille des entreprises et de cette manière, elles prêteraient plus attention au bien-être de ses salariés.
  • Autre clé : former les managers
    Pour lui “ C’est impossible de reconnaître un burn out sans formation, c’est impossible de commencer une journée sans aller voir chaque personne de son équipe et de poser la question “Est-ce que ça va ?” et d’attendre la réponse ! Le manager doit être à l’écoute et faire passer le bien-être des salariés avant tout. La formation des managers est essentielle ! Les entreprises doivent comprendre que le premier levier de bien-être au travail c’est le manager de proximité !

Un point de vue que l’auteur développe dans ses ouvrages comme son dernier en date Le manager bienveillant 2.0. Bien accompagner son équipe à l’ère du télétravail et du numérique .

  •  Enfin, pour Gaël, si nous voulons parler de bien-être au travail, il faut libérer la parole !  “Aujourd’hui, les entreprises font des auto-évaluations de leur manager. Mais quelques entreprises commencent  à faire évaluer leur manager par leur équipe et libèrent ainsi la parole ! Est-ce que mon manager est bienveillant, est ce que j’ai le sentiment d’être écouté… des questions à poser tous les trimestres

2023 selon Gaël Chatelain-Berry

Comment-voit-il cette nouvelle année côté monde de l’entreprise ? Pour Gaël Chatelain-Berry cette année devrait être marquée par le télétravail et la semaine de 4 jours.

Nous aurons les premiers accords de présentiel majeurs et  je suis certain que nous aurons un accord de semaine de 4 jours dans un grand groupe en France cette année. À cette heure, ça reste une tendance dans les start-up, mais je pense qu’on va y arriver également dans les sociétés plus traditionnelles. On réalise que l’on peut être performant tout en maîtrisant son bien-être

Gaël Chatelain-Berry : 

  • Les podcasts Happy Work
  • Les livres
    Le manager bienveillant 2.0. Bien accompagner son équipe à l’ère du télétravail et du numérique, 13 janvier 2022
    Sois un homme ma fille
    Faut-il être un homme pour devenir P-DG ?
    – Le bien-être au travail pour les Nuls
    – Je me trouve nul(le) mais je me kiffe ! Manager, managé: bienveillance bien ordonnée commence par soi-même

https://www.gchatelain.com/

A lire également