L’envie de se réinventer…
Lors de ce tournant, Karine se pose la question de ce qui la passionne réellement. Le droit et l’aspect humain du recrutement apparaissent comme faisant partie de ses valeurs premières.
« J’ai décidé de créer un cabinet de recrutement dédié aux profils juridiques : avocats, notaires, huissiers.»
Ce cabinet va s’appeler Goorou. Un nom qui n’est pas choisi au hasard mais qui est un symbole fort pour Karine Friedrich : « Goorou, pour la petite histoire, ce n’est pas une secte ! Moi quand j’étais directrice juridique j’étais une gourou en droit fiscal. C’est-à-dire que l’on saluait mon expertise, mon implication, mon sens du travail et dans ce métier. Les gourous sont des gens dont la voix professionnelle porte ! »
Les piliers de Goorou
Lors de la fondation de Goorou, Karine et ses collaborateurs choisissent de travailler sur deux piliers. Le pilier de l’expertise métier d’un côté mais surtout le pilier des valeurs c’est-à-dire des personnalités. « On cherche des gourous, des gens qui peu importe le parcours, ont quelque chose a apporté au collectif, à l’entreprise. Qui ont encore une capacité de grandir, qui ont un potentiel de développement et une valeur humaine intrinsèque. On cherche des gens qui sont capables d’enthousiasmer autour d’eux ! »
Un recrutement gagnant-gagnant
Karine définit son recrutement comme étant gagnant-gagnant : « Le recrutement est gagnant-gagnant à partir du moment où vous êtes dans l’écoute du candidat, dans le respect, dans le lien et avec le client, vous êtes dans la transparence en expliquant que le candidat est important, on va lui dire la vérité, on va être dans un accompagnement sur-mesure et ça marche, car c’est ce que cherchent aujourd’hui les gens ! »
Un recrutement en approche directe où le savoir-être est au centre
Goorou est un cabinet en approche directe qui ne passe jamais d’annonce. Salon Karine, l’approche directe a une valeur très importante par rapport aux annonces car elle permet de faire du sur-mesure.
« Le poste est clairement déterminé en amont, et on va chercher des profils pertinents. Puis on va aller à la découverte du candidat. Cette qualification de la personnalité et des soft kills, elle va être primordiale à ce moment-là ! Oui, dans ces métiers il y a des compétences juridiques qu’il faut avoir mais sincèrement aujourd’hui ça devient presque anecdotique. Quelqu’un qui a de la motivation, qui aujourd’hui va m’expliquer son parcours, même s’il est chaotique, ce n’est pas un frein si je connais le moteur de la personne. Tous nos consultants sont formés à l’écoute active, à l’empathie, à l’ouverture d’esprit… Nous on veut juste comprendre qui vous êtes. »
Créer du lien connaître la personne et parfois même sa vie personnelle, voilà comment fonctionne Goorou, car selon la recruteuse, tout est lié. « Je suis mère de famille et je le revendique. Je suis maman comme je suis recruteuse, comme je suis une épouse, comme je suis une amie… » Cette philosophie est la même lorsqu’elle approche des candidats, avec toujours l’idée de créer du lien avec eux et pas simplement dresser un profil professionnel. Son but ? Comprendre ce que cherche la personne pour soit rapprocher une opportunité existante et faire que ça marche car tout coïncide, soit lui trouver une opportunité qui soit adaptée.
« On est candidat centriste, c’est-à-dire que le candidat est toujours au cœur de la démarche. On part toujours du postulat qu’on est là pour les écouter, pas juste poser des questions, pas juste dresser le profil d’un professionnel mais comprendre une personne qui à un instant T bouge, cherche quelque chose de particulier ou a besoin de quelque chose de particulier pour s’épanouir ! »
Vers une version moderne du recrutement ?
En tant que directrice juridique, Karine a payé des cabinets de recrutement une fortune pour qu’ils lui envoient des CV qui ne collaient pas pour des raisons très diverses. Alors pour elle, un recrutement moderne passe par une dimension humaine :
« J’espère que la modernité c’est de parler aux individus et pas uniquement d’un travail, des horaires ou d’un salaire. J’espère que la modernité c’est de comprendre, que vous soyez patron ou employé, que nous sommes tous des individus qui avons des attentes, des responsabilités… Cette dimension humaine il faut l’intégrer à chaque recrutement, sinon cela ne fonctionne pas. »
LinkedIn, son terrain de jeux
Pour Karine Friedrich, LinkedIn est un véritable terrain de jeux. Si vous consultez son profil vous pourrez y voir de nombreuses publications dont certaines avec un nombre fou de commentaires : Coup de gueule contre un prospect qui lui donne comme seuls créneaux des rendez-vous entre 19h et 20h ou plaidoirie pour le courage, Karine Friedrich affirme sa personnalité :
« Je pense qu’aujourd’hui on a trop tendance à tout figer. On fait des photos parfaites alors qu’au final personne n’est parfait. Moi j’adopte cette communication avec beaucoup de recul en disant que je suis recruteuse, mais je ne suis pas la meilleure, je ne suis pas la plus parfaite, personne ne l’est. Mais quand vous travaillez avec moi, on sera là pour se parler vraiment, pour rigoler de choses ridicules. Honnêtement, concernant la lettre de motivation, des gens me disent qu’elle est importante mais ce n’est pas la réalité du terrain, j’écoute tous mes candidats et je n’en ai pas un qui se met spontanément devant une lettre de motivation manuscrite en se disant je vais mettre mon ventre dans cette lettre, c’est faux. Sur LinkedIn, j’essaie d’évangéliser ma vision du recrutement, qui est une vision par l’agilité, par la coolitude, par le respect, par la transparence et par la communication. A partir de là je pense qu’on peut tout faire.»
Les conseils d’une experte du recrutement à tous ceux qui recherchent un emploi
Pour Karine, quand une personne recherche un emploi elle doit d’abord apprendre à écouter ses envies.
« L’idée c’est d’abord de comprendre qui je suis, à l’instant T. Est-ce que je cherche un emploi alimentaire ? Auquel cas il faut aller vers l’emploi dans lequel la personne sera le plus respectée. Et ceux qui cherchent un emploi pour changer de voie et trouver du sens à leur vie, ils doivent vraiment se poser la question de : Qui je suis ? Qu’est-ce que je cherche ? C’est avant tout se parler à soi-même avec beaucoup de lucidité et ne pas faire de compromis sur ce que l’on est. » Pour conclure gardons en tête la ligne de conduite de Karine Friedrich : « Le principal est d’être aligné avec ce que l’on est. Les gens doivent aller là où ils ont envie d’aller, peu importe ce que les autres disent ! »