« Toute personne peut s’épanouir dans un métier s’il a les traits de caractère qui correspondent à ce métier !
Le parcours de Mathilde Gauthier
Mathilde Gauthier initialement formée en tant qu’ingénieur chimiste a décidé de se reconvertir dans l’innovation et l’entreprenariat. Elle passe donc un Master à l’Emlyon business school à Lyon afin d’avoir un métier plus tourné vers les autres. Mathilde rentre tout d’abord en tant que chargée de recrutement dans un cabinet de conseils, « un travail très intéressant mais trop redondant pour moi ». En 2020 elle prend un poste dans une école de reconversion et c’est là qu’elle découvre tout l’écosystème de la reconversion, du numérique et de l’enjeu des femmes dans ce domaine.
« A cette époque, j’étais à Lille où il y avait un gros écosystème qui travaillait sur l’insertion des femmes dans le numérique ! Je me suis intégrée dans plusieurs groupes puis en septembre 2021 je suis revenue sur Lyon où j’ai découvert que beaucoup de choses existaient aussi sur Lyon. J’ai rejoint LDigital qui travaille beaucoup sur l’insertion des femmes dans les métiers du numérique, puis j’ai intégré la Rocket School de Lyon en tant que directrice où nous travaillons sur la parité égale dans nos promotions. On est aux environs de 48% de femmes pour 52% d’hommes sur les dernières promotions. »
Qu’est-ce que la Rocket School ?
La Rocket School est une école de reconversion dans les métiers du commerce digital. C’est une école gratuite qui recrute sur la personnalité (sans condition de diplôme) avec une approche qui permet d’hyperaccélérer les carrières.
Les spécialisations proposées
– Business developer, le commercial High-Tech,
– Growth Hacker, un métier plus tournée vers le Marketing
– Customer Success manager, un cursus orienté dans le service après-vente.
Quels sont les profils qui intègrent la Rocket School ?
« Les profils qui intègrent la Rocket School sont très variés, nous avons actuellement des personnes de 19 à 58 ans qui viennent de tous les secteurs possibles et imaginables : restauration, hôte de caisse, agent en tous genres, des personnes du secteur bancaire…. Nous avons donc à la fois des personnes qui n’ont pas le bac et des personnes qui ont jusqu’à Bac +5/ + 6… Nos formations sont gratuites pour tout le monde soit en étant financé par Pôle Emploi, soit par la Région. »
Les élèves de la Rocket School font trois mois de formation pour acquérir le bloc de compétences initiales et à la suite de cela, ils partent une année en alternance en entreprise afin de valider leur diplôme.
Le fonctionnement de la Rocket School à Lyon
Mathilde Gauthier, directrice de la Rocket School à Lyon pilote l’école « Nous sommes sur une école qui utilise un management horizontal où chacun gère son pôle ! Dans l’école, nous avons par exemple un pôle acquisition composé de deux personnes qui travaillent sur l’acquisition des entreprises et le matching des candidats. L’idée est de trouver des entreprises qui accueillent les élèves en alternance mais l’enjeu est surtout sur ce matching car les entreprises viennent toutes seules ! Il faut donc trouver le bon candidat pour la bonne entreprise ! Puis nous avons une équipe pédagogique chargée de faire le suivi des formations et toute la gestion des plannings, l’organisation des intervenants… »
Comment intégrer la Rocket School ?
Cette école de reconversion existe dans plusieurs villes : Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Nantes, Lille. Comment l’intégrer ? Les candidats passent un test Assessfirst.
Un algorithme prédit si la personne va pouvoir s’épanouir dans le métier
Toutes les personnes qui ont un taux de matching supérieur à 40% avec le métier vont rencontrer une chargée de recrutement et participer à un atelier collectif dans lequel ils vont pouvoir échanger sur leurs envies mais aussi le métier en question.
« Nous n’avons pas besoin que les personnes aient déjà un diplôme pour intégrer la Rocket School ! On pense que toute personne peut s’épanouir dans un métier si elle a les traits de caractère qui correspondent à ce métier ! »
Chaque métier du numérique a ses propres caractéristiques…
« Le business developer doit être persévérant, très curieux, à l’écoute, organisé et bon communiquant alors qu’un Growth Hacker n’aura pas nécessairement besoin d’être aussi sociable mais les qualités recherchées seront l’inventivité, l’esprit d’analyse. A ce poste la personne doit être maline car elle doit mettre en place des stratagèmes. Enfin le Customer Success manager est une personne très empathique, bonne communicante, agile et qui sait s’adapter à ses clients ! »
Après leurs formations et leurs alternances, les élèves de la Rocket School vont pouvoir rejoindre le marché du travail. Le taux d’insertion est très élevé puisque 94% des élèves trouvent un emploi dans les mois qui suivent. Pour les 6% restants, Mathilde Gauthier nous confie qu’il s’agit essentiellement de personnes dont ils n’ont pas de retour. « On sait que nos élèves restent soit dans l’entreprise dans laquelle ils ont fait leur alternance, soit ils ont rapidement des propositions d’emploi dans d’autres entreprises ! »
L’insertion des femmes dans le numérique, moins de barrière dans le commerce digital
Pour Mathilde Gauthier, il y a une grosse différence suivant les secteurs du numérique. « Dans le développement web par exemple, il y a beaucoup moins de femmes qu’en data analyse. Les femmes ont tendance à se dénigrer et ont le syndrome de l’imposteur dans ces métiers. C’est plus difficile de les faire sentir à l’aise. Ici dans le commerce digital nous n’avons pas ce même ressenti, les femmes se mettent moins de barrière »
Les métiers du numérique, des métiers en tension ?
« Le métier de business developer est un métier qui est très tendu ! Il y a beaucoup de demandes d’entreprise mais il n’y a pas beaucoup de candidats ou de candidates. Ce sont des métiers peu connus et qui font peur ! Une majorité de gens ont peur du téléphone et ne connaissent pas forcément le métier !
Le métier de Customer success manager est très peu connu et commence à émerger dans la région lyonnaise. C’est un métier d’après-vente qui consiste une fois que l’on a acquis un client, à mettre en place des techniques pour le garder comme des enquêtes de satisfaction, des actions correctives, des analyses de comportement, le but est également de comprendre leurs nouveaux besoins ! »
Le conseil de Mathilde pour les associés et toute personne en désir de reconversion
Mathilde Gauthier est venue rendre visite aux associés de l’entreprise éphémère de Vénissieux « Je trouve le concept très intéressant et très pertinent notamment tous les pôles qui sont créés dans l’entreprise éphémère ; communication, call center… où chacun prend son rôle très à cœur.»
Le conseil de Mathilde : « Je pense qu’ils ne doivent pas se mettre de barrière ! On peut vraiment faire ce que l’on veut aujourd’hui comme métier, la seule barrière c’est nous même ! Beaucoup d’organismes de formations comme le nôtre existent et une personne motivée qui a envie de reprendre sa carrière professionnelle en main doit y aller ! Même sans diplôme on peut y arriver. Beaucoup de personnes comme moi sont là pour les accompagner, il ne faut pas hésiter à venir nous rencontrer ! »