Paul Dewandre, l’auteur du célèbre spectacle “ Les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus ” est venu rendre visite aux associés de l’entreprise éphémère de Marseille. Même s’il y aurait eu mille choses à dire, il n’a pas parlé à cette occasion les relations entre hommes et femmes. Il s’est concentré sur un autre sujet qu’il étudie aussi depuis près de trente ans : la nécessité toujours plus grande de rallumer la flamme qui sommeille en chacun de nous.
Un très beau moment que nous avons souhaité vous faire partager.
Comprendre l’évolution du monde en comparant la vie à une expédition en kayak
“Avec le taux de chômage que l’on connaît et les problèmes endémiques de financement des retraites et de la sécu, on est bien obligés de constater que le modèle social tel qu’il a été créé après la deuxième guerre mondiale ne fonctionne plus.Cela rend le climat ambiant plutôt morose. Chaque jour, les médias apportent leurs lots de scandales et de mauvaises nouvelles, conduisant de plus en plus de monde au cynisme et au défaitisme. Pourtant, même dans cet environnement si pesant, des tas de gens parviennent malgré tout à tracer leur route. Comment font-ils pour s’épanouir en résistant au fatalisme ambiant ? “
Ils sont passés du lac à la rivière.
“Pour comprendre cette métaphore, un bref rappel historique s’impose. Imaginons que la vie s’apparente à une expédition en kayak sur une rivière de montagne. Lors de la deuxième guerre mondiale, c’est comme si le monde était passé par la cascade la plus haute que l’humanité ait jamais connue. Résultat : En 1945, 80 millions de morts et un monde en ruines. Après un tel désastre, il est logique que les survivants aient cherché à avoir peu de répit. A l’image des castors, ils décidèrent de construire un barrage sur la rivière ce qui leur permettrait de vivre sur grand un lac de manière beaucoup plus paisible puisque désormais protégés des courants et des rapides.
Les états-providence occidentaux organisèrent ces grands systèmes de solidarité collective comme la sécurité sociale, les caisses de retraites, l’assurance chômage ou encore les allocations familiales destinés à offrir à chaque citoyen cette meilleure garantie du lendemain tant espérée. Même si la vie restait parfois difficile, le barrage apportait à toute la population la certitude de lendemains meilleurs.
Malheureusement aucun barrage ne peut résister éternellement au renouvellement des générations et à l’évolution du monde. En 1973, le premier choc pétrolier sonna le glas de ces trente glorieuses années d’après-guerre. Il provoqua les premières fissures dans le barrage. L’eau se mit à s’échapper du barrage. Depuis, la mondialisation, le vieillissement de la population, la croissance démographique ou encore internet et ses révolutions technologiques successives n’ont cessé d’ouvrir de nouvelles brèches. le niveau du lac s’est mis à baisser. Aujourd’hui, il y a de plus en plus de monde sur une surface qui se rétrécit. Résultat, la lutte pour garder sa place est de plus en plus âpre et les exclus de plus en plus nombreux. Comme à marée basse, ils se retrouvent dans la vase, sans aucune perspective.”
“Il existe toute une vie au-delà du barrage”
Heureusement, l’eau qui s’échappe par les brèches ne s’évapore pas, elle continue sa route dans la rivière en contrebas. Il existe donc toute une vie au-delà du barrage. Mais elle s’appréhende de manière différente de la vie sur le lac parce qu’une expédition en kayak sur une rivière de montagne, ce n’est pas la même chose qu’une balade en barque au bois de Boulogne.
“Les entreprises éphémères se sont données pour mission de transformer les demandeurs d’emploi de l’intérieur.”
“Les entreprises éphémères l’ont bien compris. C’est pour ça qu’elles se sont données pour mission de transformer les demandeurs d’emploi de l’intérieur. Elles cherchent avant tout à leur inculquer les bases de la pratique du kayak : confiance en ses capacités, détermination de sa trajectoire, capacité d’anticipation et aussi réactivité face aux imprévus. Le tout dans un élan de solidarité parce que le bonheur de parcourir cette rivière est de la descendre ensemble.”
“L’ associé n’est plus demandeur d’un salaire en échange d’un travail mais offreur d’un talent”
“Dans la rivière, il ne s’agit plus de quémander auprès des entreprises un emploi pour une personne en détresse, mais de proposer à des entreprises les services d’une personne prête à apporter sa pierre à l’édifice d’un projet collectif. L’associé n’est plus demandeur d’un salaire en échange d’un travail mais offreur d’un talent, d’une compétence, d’une motivation en échange d’une rémunération. “
“La fin d’un monde n’est pas la fin du monde”
“Ce changement de perspective est essentiel à opérer aujourd’hui. Qu’on le veuille ou non, la vie sur un lac qui est en train de se vider va devenir de plus en plus difficile. Mais la fin d’un monde n’est pas la fin du monde. En ajustant sa manière de penser et d’agir, on peut tous rejoindre la rivière certes parfois un peu mouvementée, mais aussi tellement plus vivifiante. C’est tout l’enjeu des entreprises éphémères. “
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Paul Dewandre propose un atelier pour les Entreprises Ephémères pour l’Emploi.
Intervention au sein des EEE sur le thème du bonheur au travail : un vœu pieux ou une absolue nécessité ?
Paul Dewandre s’est fait connaître auprès du grand public à travers son spectacle « Les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus » qu’il a joué devant deux millions de spectateurs.
Ancien chef d’entreprise, auteur, conférencier et comédien, Paul Dewandre s’est toujours intéressé aux questions sociales et sociétales et il est aujourd’hui un spécialiste des relations interpersonnelles. Ses spectacles et ses interventions permettent toujours à son auditoire de repartir avec des clés profondes à explorer et un sentiment de mieux se connaître.
En 2021, son regard décalé et imaginé l’a amené à créer un nouveau spectacle intitulé : « Du bonheur dans les épinards ». Paul Dewandre est aujourd’hui connu pour partager de vraies pistes de réflexion avec humour et légèreté.
Depuis la Covid, la question du bonheur au travail, ou même plus encore du bonheur par le travail semble avoir pris une nouvelle dimension. L’entreprise doit-elle rendre ses collaborateurs heureux ? Est-ce trop lui demander ? Le bonheur est-il compatible avec les frustrations inévitables d’un emploi ? Et puis n’est-ce pas utopique de vouloir être heureux dans un univers professionnel de plus en plus incertain ?
Des questions que Paul Dewandre explore dans ses ateliers dédiés aux Entreprises Ephémères pour l’Emploi.
Crédit photo : Mathieu Zacchi