“Quand on veut travailler, on travaille”. “Mais, tu recherches vraiment ?”. “Toi tu as le temps, tu ne travailles pas”. Quelle personne en recherche d’emploi peut dire qu’elle n’a jamais entendu l’une de ces phrases ? Difficile de parler du chômage sans aborder le regard des autres sur cette situation. “Situation” à comprendre comme un état entre un point de départ, et un point d’arrivée. Entre le jour du chômage, et celui de l’embauche dans un nouvel emploi, ou du début d’une formation. A ne pas entendre comme un mot poli qu’on utilise par gêne de prononcer une expression interdite.
Si nous avons presque banni les mots “chômeur” ou encore “demandeur d’emploi” au sein des entreprises éphémères, c’est justement en raison de leurs connotations. Bien que nous soyons parfois forcés de les utiliser, ils représentent ce que rechercher un emploi n’est pas. On ne demande pas un emploi comme une faveur, on offre ses compétences à une entreprise qui en a besoin. Rechercher un travail, c’est un travail. Non les personnes sans emploi ne sont pas fainéantes, oui elles travaillent. Elles travaillent à trouver un travail… Nous avions envie aujourd’hui de parler de cette facette du chômage loin des chiffres, des CVS et des entretiens. Et de répondre à ces phrases entendues tant de fois. En rappelant que oui certaines personnes ne cherchent pas vraiment. Oui aussi pas tout le monde n’a ce regard sur le chômage.
Quand on cherche, on trouve !
Dit-on la même chose aux chercheurs d’or ? Certes certains secteurs manquent de main d’oeuvre qualifiée, en revanche d’autres sont saturés. Que penser des personnes qui recherchent un emploi dans des métiers où l’offre est faible ? Qu’elles devraient se reconvertir ? Abandonner un métier au profit d’un emploi porteur ? Ou continuer de chercher un emploi pas si facile à trouver ?
Ne pas trouver un emploi ne signifie pas qu’on n’en cherche pas. Cela ne veut pas non plus dire qu’on ne veut pas travailler. Il y a tellement de paramètres qui peuvent rendre une recherche complexe ! Et nous ne parlons pas uniquement de secteurs saturés. C’est vrai pour l’emploi, et pour beaucoup d’autres choses. .
Si tu ne trouves pas tu n’as qu’à faire une formation
Si se former est toujours une bonne idée, ce n’est pas quelque chose qui s’improvise. Le choix d’une formation -qu’elle soit une reconversion, une adaptation ou une évolution – est le fruit d’une longue réflexion. Une réflexion souvent accompagnée par un professionnel. Se former d’accord, mais pour faire quoi ?
Tu dois faire plein de choses de tes journées, tu as beaucoup de temps
Rechercher un travail est un travail. Refaire son CV, sa lettre de motivation pour chaque entreprise, proposer des candidatures spontanées, passer des entretiens, se renseigner sur une entreprise avant de candidater,…La journée d’un chercheur d’emploi ressemble à s’y méprendre à une journée au bureau classique. Qu’en dites-vous ? Au sein des entreprises éphémères pour l’emploi, nous organisons la recherche comme un travail classique. Tous les participants sont associés sur un même pied d’égalité, et sont des sourceurs d’emploi. Comme dans une entreprise ils s’organisent en services ( communication, RH,…). La seule nuance est le caractère éphémère et l’objectif : ici pas de chiffre d’affaire, mais un seul but commun, celui de trouver un emploi.
Nous vous invitons à lire le billet d’Hélène Ly à ce sujet intitulé “Et si on foutait la paix aux chômeurs ?“. Un condensé des toutes ces phrases entendues, vécues et pourquoi elles ne correspondent pas forcément à la réalité.