à propos.

Doit-on être passionné(e) par son emploi ?

Selon la Dares, en moyenne en 2021, l’ensemble des actifs travaillent 1567 heures par an, soit 36,9 heures par semaine, donc oui, le travail prend une part importante de notre temps !

En général, nous nous préoccupons tous de notre travail. C’est ce à quoi nous passons la plupart de notre temps, après tout. Mais faut-il être obligatoirement  passionné par son travail ?

C’est quoi la passion ?

La passion est un état d’esprit dans lequel nous sommes profondément engagés et motivés par quelque chose. Elle peut nous aider à donner le meilleur de nous-mêmes et à nous concentrer. La passion peut également nous aider à développer des compétences et à rencontrer des gens. Elle peut nous motiver à atteindre nos objectifs et à réussir. Être passionné peut donc être un sérieux atout pour une entreprise car après tout, la passion est un moteur extrêmement puissant ! 

Des métiers qui demandent d’être particulièrement passionné(e) pour tenir…

Certains métiers sont plus prenants que d’autres ! C’est le cas de la restauration en général et du rythme imposé dans les brasseries en particulier. Nathalie Viraud occupe le poste de responsable recrutement pour le groupe Bourdoncle et selon elle : “C’est un métier de passion !  Dans les métiers de la brasserie où il y a un fort volume de couverts, les collaborateurs marchent à l’adrénaline mais c’est parce qu’ils adorent cela qu’ils tiennent !”. 

Il en est de même pour de nombreux métiers qui exigent un grand investissement et avec, à la clé, pas forcément la reconnaissance qui devrait aller avec. C’est le cas, par exemple, des métiers artistiques, des métiers en lien avec les animaux ou encore des métiers en lien avec le monde sportif. 

Pierre a travaillé dans le milieu du foot professionnel pendant 7 années avant de changer pour un travail plus terre-à-terre

Côté milieu du sport, Pierre Roure nous a parlé de son incroyable expérience dans trois clubs de football en haut niveau (interview à retrouver ici) où il a exercé pendant 7 années dans les services communication et pour lui, pour perdurer dans ce milieu, on ne peut qu’être passionné ! Il a vécu durant cette période quelque chose de très intense ““En tant que passionné de foot, c’était une opportunité incroyable pour moi de découvrir le très haut niveau. ” Mais il découvre aussi l’envers du décor du milieu du football professionnel et au fil du temps n’est plus en adéquation avec ses valeurs : 

 « On est souvent aveuglé par sa passion, c’est comme une relation amoureuse quand on quitte quelqu’un non parce qu’on ne l’aime plus, car on l’aime encore, mais parce que l’on n’est pas fait pour vivre ensemble. Mes valeurs, mes traits de caractère ne sont pas compatibles avec toute une carrière dans le foot, il faut juste se l’admettre et arriver à passer à autre chose pour retrouver l’équilibre. »

Ne pas confondre passion et bonheur au travail !

Attention à ne pas confondre passion pour son travail et bonheur au travail ! Car oui, nous pouvons être heureux dans notre travail sans être passionné !

La question à se poser est : A quel point notre travail nous tient vraiment à cœur ?

Cela peut sembler anodin, mais si vous y réfléchissez, cela peut faire une grande différence. Et la réponse est simple : Le secret du bonheur ne consiste pas à courir après des plaisirs éphémères mais à passer plus de temps à s’intéresser à ce que l’on fait et à travailler pour l’améliorer.

Il est donc tout à fait possible d’être heureux au travail sans être passionné.

Trouver un métier qui nous convienne et qui nous permette d’atteindre un équilibre entre nos intérêts et nos compétences est plus important que d’être passionné. Il est même possible de prendre des mesures pour augmenter son bonheur au travail, telles que trouver un emploi qui nous permet d’avoir du temps libre, prendre en charge son propre développement professionnel et personnel, demander des commentaires fréquemment et éviter les conversations et les relations négatives, au travail, comme dans sa vie privée.

Mais si on commençait par ne pas souffrir au travail ?

Gaël Chatelain-Berry, créateur des podcasts Happy work lutte lui contre  le concept de bonheur au travail qui est selon lui “une injonction juste horrible !”  Lors de l’échange qu’il nous a consacré, il nous affirme que la première étape est, selon lui, de faire en sorte que les salariés ne souffrent pas :  “Il faut faire en sorte que l’on ne souffre pas, ensuite oui l’épanouissement pourquoi pas. Mais c’est dans un deuxième temps. On est déjà très loin du basique, juste ne pas souffrir ! 

Pour faire en sorte que les salariés soient bien dans leurs baskets au travail il faut selon lui:  reconnaître le burn out comme maladie professionnelle, former les managers  et libérer la parole des salariés !

Le bien-être au travail serait alors la recette d’un bon équilibre ?

Pour Priscillia Rossi, être épanoui au travail permet d’être rayonnant :

« Le travail régit une grande partie de notre vie. À partir du moment où vous êtes épanoui, vous allez rayonner autrement dans votre vie ! Je pense que l’employeur n’a pas la responsabilité sociale du bonheur d’un collaborateur puisque le bonheur est intérieur ! En revanche, les conditions de l’épanouissement pour moi sont une urgence sociétale ! Si vous êtes heureux de vous lever le matin, mathématiquement vous rayonnez autrement et votre employeur va passer d’un système de méfiance voire de défiance à un système de confiance. De plus, on pourra redonner à l’emploi ses lettres de noblesse ! »

Depuis la pandémie et le mouvement de la grande démission, les Français comprennent l’importance de l’équilibre dans leur vie et ils sont en quête de sens dans leur travail. Pas de passion, mais une recherche d’un équilibre stimulant à la fois leurs intérêts et leurs compétences.

Conclusion, il n’est pas nécessaire d’être passionné par son emploi pour être heureux car la passion n’est pas indispensable au bonheur. Bien que la passion puisse contribuer au bonheur, il est tout à fait possible d’être heureux sans être passionné !