Marc n’est pas encore papa, mais il est déjà sûr de lui : le travail ne passera pas avant son fils dont la naissance au moment de notre rencontre est prévue dans 5 mois.. Il a toujours rêvé d’être père, il veut une grande famille, la jolie maison, le chien et tout ce qui va avec dans notre imaginaire. Marc a de la chance, son “boss” comme il l’appelle est “cool”. Il a conscience de la valeur de Marc dans son entreprise, ils se parlent librement, et il essaie toujours dans la mesure du possible de satisfaire les attentes de ses salariés.
Un salarié qui a des rêves et qui a un patron presque parfait en somme. Seulement, la problématique de Marc est que son poste entraîne de nombreux déplacements, et ça, ça ne fait pas partie de son idéal familial où papa est très présent. Pourtant, son employeur pourrait réduire le nombre de déplacements de Marc par une action que notre interlocuteur juge “simple” : former les autres salariés à une compétence qu’il est le seul à détenir.
Nouvelle interview dans le cadre de notre Théma parentalité et emploi :
Quand je serai papa, je serai là.
Pendant 8 mois, nous avons collecté des témoignages de parents, de recruteurs et de professionnels. Ils nous parlent souvent en anonyme de leurs difficultés ou des initiatives positives qu’ils ont mises en place. Ce dossier n’a pas pour vocation de récompenser les bons élèves et de fustiger les mauvais, mais uniquement de donner la parole sur un sujet qui concerne de nombreux Français.
Pendant 8 mois, nous avons collecté des témoignages de parents, de recruteurs et de professionnels. Ils nous parlent souvent en anonyme de leurs difficultés ou des initiatives positives qu’ils ont mises en place. Ce dossier n’a pas pour vocation de récompenser les bons élèves et de fustiger les mauvais, mais uniquement de donner la parole sur un sujet qui concerne de nombreux Français.
Lors de notre rencontre, Marc nous parle les yeux qui brillent de la famille qu’il construit. La vie ne l’a pas épargné enfant, et fonder une famille saine et équilibrée n’est pas un désir, c’est une nécessité. Sa femme est enceinte de son premier fils, et si la nouvelle est récente, il planifie déjà ce que sera son bonheur futur.
“ Je vais rentrer aussi tôt que possible tous les jours, refuser de faire les astreintes tous les week-ends, et passer tout mon temps libre avec mon fils. Bien sûr j’adore mon boulot et mes collègues, et je ne vais pas les lâcher complètement mais disons que dans quelques mois mes priorités vont changer. ”
Marc est de ces employés qui donnent beaucoup. Jamais absent, investi, il est toujours prêt à rendre service. “ Si ça peut aider et que je peux le faire, je ne me pose pas de questions je le fais.” Le “boss” de son côté est un patron bienveillant, il dirige une petite équipe qu’il connaît bien et tant que ça ne nuit pas à la santé de l’entreprise, il fait des besoins de ses salariés une priorité.
Il y a deux ans, Marc a pris la décision d’avoir un enfant avec sa compagne. Ne souhaitant pas quitter l’entreprise qu’il adore, il démarre alors une véritable campagne de sensibilisation du “boss”.
L’objectif : se déplacer moins lorsqu’il sera papa. Pour y parvenir, il est prêt à former les autres salariés à la compétence qu’il est le seul à détenir dans la société et qui justifie qu’il soit présent sur la totalité des chantiers en France et en Europe.
“ J’ai commencé à lui parler pour lui dire que ce serait bien qu’il forme les autres. J’étais même prêt à le faire sur mon temps libre ! Même pour son entreprise ça me paraît être important. On fait comment si je tombe malade ? ”
La situation devait sembler abstraite au fameux “boss” qui, s’il entendait les revendications de Marc, reléguait toujours cette problématique au second plan.
“ Deux ans c’est long, et maintenant ça y est je vais être papa, sauf que rien n’a été fait. Je ne sais plus comment alerter mon boss, je vais finir par démissionner alors que j’adore ce que je fais ! On dirait qu’il attendait que le problème se pose pour qu’il devienne réel. Et encore, Lucas arrive dans 5 mois et il n’y a toujours rien de calé. ”
C’est un Marc désespéré que nous avons rencontré il y a 7 mois alors que nous démarrions nos entretiens pour vous proposer ce Théma parentalité/emploi. Depuis notre interview, Lucas est né, Marc est un papa poule comblé et a repris le chemin du travail après son congé paternité. Nous avons repris contact avec lui pour qu’il nous donne le fin mot de l’histoire.
“ Depuis la dernière fois qu’on s’est parlé, mon boss a réagi ! Je lui ai présenté Lucas et il m’a dit de lui-même que mon fils était bien trop précieux, et que j’étais beaucoup trop important dans l’entreprise pour qu’on ne trouve pas des solutions ensemble. On recrute donc un technicien pour que je ne sois plus seul à devoir être présent sur les chantiers, et j’ai été chargé de monter un programme de formation pour l’année 2023. ”
Tout est bien qui finit bien.