à propos.

Patricia Bailly

Jean Bouteille

Créée en 2014, Jean Bouteille est un entreprise spécialisée dans le zéro déchet, le vrac liquide. Cette PME d’une trentaine de personnes avec une population soit assez jeune, soit qui a des enfants est signataire de la Charte du Parental Challenge. Un changement au sein de cette petite structure qui n’a pas forcément de process RH formalisés.

Pendant 8 mois, nous avons collecté des témoignages de parents, de recruteurs et de professionnels. Ils nous parlent souvent en anonyme de leurs difficultés ou des initiatives positives qu’ils ont mises en place. Ce dossier n’a pas pour vocation de récompenser les bons élèves et de fustiger les mauvais, mais uniquement de donner la parole sur un sujet qui concerne de nombreux Français.

Pendant 8 mois, nous avons collecté des témoignages de parents, de recruteurs et de professionnels. Ils nous parlent souvent en anonyme de leurs difficultés ou des initiatives positives qu’ils ont mises en place. Ce dossier n’a pas pour vocation de récompenser les bons élèves et de fustiger les mauvais, mais uniquement de donner la parole sur un sujet qui concerne de nombreux Français.

Signer la charte du Parental Challenge

a permis d'ouvrir la parole

Lorsque Jean Bouteille signe la Charte du Parental Challenge, l’entreprise marque noir sur blanc des principes qui n’étaient pas formalisés. Cette signature lui permet aussi d’envisager des situations non vécues au sein de la société et qui pourraient être une réalité à l’avenir.

" Certains des principes de la charte étaient évidents, d'autres n'étaient pas vécus. Par exemple, le fait de faire bénéficier aux salariés des jours pour accompagner leur conjoint lors de rendez-vous pour des parcours PMA ou d'adoption. Jusqu’à aujourd’hui nous n’étions pas encore concernés par le congé paternité, mais en fin d’année, nous aurons l’occasion de mettre en pratique ce principe, et nous avons déjà organisé un entretien pour organiser son absence."

L’entreprise a signé la Charte en début d’année et estime que cet engagement a permis d’ouvrir la parole, et de formaliser ce qui existait déjà.

" Ça a permis d'ouvrir la parole pour des personnes qui vivaient ça de leur côté. On s'est rendu compte que des personnes étaient concernées par certaines des thématiques couvertes par le Parental Challenge,, et nous ne le savions pas ! Ça a aussi permis d'écrire noir sur blanc des pratiques qui existaient déjà chez-nous comme par exemple : éviter les réunions à partir de 18h dans la mesure du possible."

Comme beaucoup de PME, chez Jean Bouteille les actions sont mises en place et pas forcément écrites. La communication est aisée, les sujets peuvent aussi plus facilement se gérer au cas par cas. La Charte a en revanche permis à la société de se poser, de réfléchir à ces questions et aussi de confirmer l’engagement de ses équipes sur le bien-être au travail de façon plus générale.

" On a des équipes dynamiques sur ces questions du bien-être au travail et de l'équilibre vie pro/perso. On a eu l'information sur un post d'un partenaire, j'ai reçu beaucoup de messages de la part des salariés pour partager cette charte et nous avons aussitôt acté avec la Direction et le CSE qu’il était évident de signer cette charte. Cela démontre bien un besoin pour tous d'écrire et de formaliser, mais aussi de faire avancer les choses. "

Au-delà de l’enjeu pour les collaborateurs de Jean Bouteille, l’entreprise considère que ça peut-être un argument supplémentaire dans le cadre des recrutements

" C’est intéressant de signaler le Parental Challenge dans les offres d’emploi. Chez Jean Bouteille nous faisons en sorte d’échanger facilement et de façon transparente. Nous ne sommes pas une grosse boîte avec des process très stricts. Nous sommes dans la souplesse aussi bien pour l’organisation que pour les échanges. Mais je pense que dans tous les cas, c’est une démarche qui va dans le bon sens pour les équipes"

Patricia Bailly est aussi mère de deux enfants en bas âge, et a elle-même était confrontée aux difficultés d’allier vie familiale et vie professionnelle. Ancienne Manager dans un cabinet de conseil, elle estime qu’il y a une  pression mise sur les femmes sur le ” projet bébé “.

"On m’avait conseillé d'attendre d'être manager avant de faire un enfant. J’ai finalement eu mon premier enfant en tant que senior consultante Il y a une grosse pression mise sur les femmes pour le "projet bébé". On leur dit que tout va changer, et finalement quand on a un enfant, on se rend compte qu'on peut y arriver en réorganisant ses journées de travail. On peut être une mère, tout en travaillant."

Une pression pour les femmes, mais aussi pour les hommes. Notre interlocutrice estime qu’ils sont les grands oubliés, mais qu’eux aussi subissent la même pression que les mamans.

"On oublie souvent les hommes, mais eux aussi subissent une pression avec l'arrivée d'un bébé. Dans la majorité des entreprises, l’arrivée d’un enfant n’est pas considérée de la même façon pour un homme qu’une femme. On demandera à une femme comment elle a prévu de s’organiser et pas forcément à un homme. Il faut aussi laisser la possibilité aux hommes de partir à des heures raisonnables sans jugement.

Chez Jean Bouteille, le fondateur est aussi père de deux enfants et réussit à concilier son activité avec son rôle de père. Mais beaucoup de société sont encore très patriarcales. Je trouve qu’il est nécessaire de comprendre et faire comprendre que c’est normal qu’un homme s’occupe de ses enfants, on n’en parle peut-être pas assez."

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